CONFÉRENCES

Quelques représentations

 

 

CONFÉRENCES

Une sélection d’affiches

THÈMES DE CONFÉRENCES

L’humanisme d’Albert Camus ou l’éloge de la nuance

Si la nuance est le luxe de l’intelligence libre alors, sans conteste, Albert Camus était un homme libre. 

Par les temps incertains qui nous gouvernent dans lesquels le propos définitif fait loi, il est bon (voir salutaire) de découvrir ou de redécouvrir la force de l’humanisme camusien (celui qualifié par Jean-Paul Sartre de « têtu et sans faille » ! »). Il est temps de rappeler combien cette parole libre nous manque et évoquer ce goût de la nuance dans l’œuvre de cet immense écrivain.

De ses pièces de théâtre à ses recueils de nouvelles (dont il convient de citer « L’hôte » avec sa résonance particulière sur le thème du choix face à un arbitraire toujours aux aguets) jusqu’à son récit du « Premier homme », œuvre posthume, il a voulu nous dire, en filigrane, que nous ne sommes ni victimes, ni bourreaux…juste des hommes avec leur passion et leur faiblesse.

Je me propose de revisiter son œuvre polygraphe pour faire l’éloge de cette nuance, qui fait si cruellement défaut, à l’aune d’une actualité parfois désespérante.

La Méditerranée et ses chemins de l’exil

« L’exil et le royaume » avait titré Albert Camus à l’occasion de la parution d’un recueil de nouvelles publié en 1957. L’exil ce fut le sien lorsqu’il quitta l’Algérie pour la France, et ce fut aussi le lot de beaucoup d’hommes rejoignant une rive de la Méditerranée à l’autre.  Mon père en fit partie. 

Le royaume reste cette quête d’absolu (parce qu’il ne saurait y avoir de vie digne pour un homme sans une promesse de mûrissement et de bonheur) dont Camus l’hédoniste en chercha trace toute sa vie.  

Le royaume pour mon père fut de donner une vie meilleure aux siens. Il y parvint. 

J’ai rendu hommage à Albert Camus dans un récit intitulé « Rester fidèle à Belcourt » et plus humblement j’ai évoqué mon père dans un récit intitulé « Les feuilles du figuier ». 

Le livre sur mon père terminé, j’y ai vu, à sa relecture, une résonance et même une sorte de gémellité dans les parcours de vie respectifs dont, aujourd’hui, j’ai envie de me faire l’écho…vies et destins avec l’Algérie pour trésor.

Albert Camus : d’une enfance algéroise au prix Nobel de littérature,
itinéraire d’un homme resté fidèle à son histoire

L’histoire étant une guetteuse de tous les instants, elle nous apprend à raison que, dans chaque homme il y a un moment qui le révèle, le définit, le construit et qui, parfois, va le singulariser.

Pour Albert Camus, ce moment va se nicher dans cette enfance pauvre à Belcourt, quartier populaire d’Alger, rivé à la Méditerranée au coté d’une mère aimante et analphabète, en l’absence d’un père trop tôt disparu.

Intuitivement Albert Camus l’a bien saisi et il passera sa vie d’homme, jusqu’à sa mort tragique, à convoquer son enfance pauvre pour expliquer ses engagements, ses amitiés mais aussi ses inimitiés. Comprendre Albert Camus, c’est toujours revenir à Belcourt c’est-à-dire à l’enfance !

Je me propose de retracer cet itinéraire qui a conduit ce fils d’Alger jusqu’au prix Nobel de littérature sans jamais faillir à ses origines populaires

Albert Camus à sa juste mesure méditerranéenne

« Je connais mon désordre, la violence de certains instincts, l’abandon sans grâce où je peux me jeter ».  Cette phrase, que l’on retrouve dans la préface de « L’envers et l’endroit », dit combien Albert Camus pouvait être traversé par des colères face à l’injustice de ce monde et elles ne s’expliquent pas seulement par des « castillaneries » liées à ses origines espagnoles !

A la réalité Camus a passé son temps à rectifier les contrevérités et les approximations entendues ou lues, parce que mal nommer les choses participe au désordre du monde.

Rectifier les contrevérités sur l’idéal communiste en dénonçant les juges pénitents (les mêmes qui, aujourd’hui, restent aveugles et gardent le silence devant des dictatures mortifères). Rectifier l’image de la communauté pied-noire dont il était issu, présentée en métropole comme une communauté « à cravache et à cigare, montés sur Cadillac ». Une fois sa célébrité acquise, rectifier le déni de certains intellectuels sur ses origines populaires dont ils ont voulu le tenir éloigné pour lui interdire de parler du petit peuple. Cette rectification s’est souvent faite dans des polémiques lorsque, par exemple, il dénonça un terrorisme qui tue sans distinction (peut être sa mère) au nom d’une prétendue justice. A cette justice aveugle, il précisa préférer sa mère et le dit avec force ! 

Cette rectification inlassable restera une de ses marques de fabrique. 

Revenir sur ces épisodes qui ont marqué le parcours littéraire et politique d’Albert Camus, c’est revenir sur l’exigence d’une pensée toujours prête à l’obstination de la vérité dont nous devons tous nous réclamer. Je me propose de m’y atteler.

OUVRAGES

Découvrez la sélection

Les feuilles du figuier

Par Mohand Chibout

Récit

Pour saluer Camus

Par Mohand Chibout

Récit

Rester fidèle à Belcourt

Par Mohand Chibout

Récit

Derrière nos vitres colorées

Par Mohand Chibout et Claude Braun

Récit